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Je te regarde quand tu passes devant mon fauteuil vert. Je te regarde de mes grands yeux jaunes. Les mêmes qui te guettaient au bout de ta rue, sous des voitures, puis à la grille de ta résidence car je savais que tu m’apportais des croquettes. Tous les soirs. C’était mon rendez-vous.

Au début j’étais méfiant, mais ça n’a pas duré longtemps. J’ai compris qui tu étais. J’ai compris qui nous étions. Alors je t’ai attendue tous les jours et tous les jours tu es venue. J’ai élu domicile à l’abri sous ta fenêtre de salon. Tu as mis une chaise pour moi. Des voisins ont mis un coussin, c’est encore mieux. J’aime bien Renato, le concierge. Parfois c’est lui qui me donne à manger. Il est calme et gentil. J’aime moins l’autre concierge car il parle trop fort. Mais bon je m’y suis habitué. J’adore me mettre au soleil, c’est divinement bon. Et c’est encore mieux quand toi aussi tu viens t’asseoir au soleil avec moi. Quand tu reviens à la grille, je saute de ma chaise, j’ai la queue droite comme une antenne, car je suis content que tu sois revenue. Je miaule, je te fais la fête. Je te suis et te colle les mollets tellement je suis content. Puis un matin, tu m’as mis dans une petite boîte molle. Je n’ai pas bien compris ce qui se passait. J’ai été longtemps dans cette boîte. Parfois, tu m’en sortais, dans des endroits blancs et différents, plus ou moins grands. J’avais peur, mais te savoir près de moi m’a rassuré. Je n’ai pas beaucoup miaulé tu as vu ? J’ai été super sage.

Aujourd’hui je suis contre ton épaule et tu es en train d’écrire ces mots que je ne peux sûrement pas penser car je suis un chat. On a fait une petite sieste ensemble. J’adore te piquer ton oreiller, comme ça je suis à côté de ton visage et parfois, je peux me mettre en boule dans le creux de ton cou. Je suis toujours aussi gourmand. J’ai un peu grossi mais j’adore ma vie avec toi. Tu es ma Marine, et je t’aime à travers mes ronrons.

 

🐈

 

Je te regarde quand tu dors profondément sur ton fauteuil vert. Tu as l’air heureux et apaisé. Je te regarde avec les mêmes yeux qui t’ont découvert au bout de ma rue alors que je donnais des croquettes à tes congénères abandonnés. Tu es arrivé tout balafré en gros matou dominant. Tu as dégagé les autres par ta présence et tu m’as feulé dessus. Je n’étais effectivement pas très contente que tu empêches les autres de manger la nourriture que je leur avais apportée. Tous les soirs après le travail, je retournais donner des croquettes aux petits félins de la Vila Planalto et tu étais toujours au rendez-vous. Tu m’attendais en miaulant au bout de ma rue, puis au milieu de ma rue, puis devant chez moi ! Tu avais compris où j’habitais et j’ai fini par te faire entrer dans la résidence où je vivais. Mon contrat de location ne me permettait pas de te recueillir chez moi, mais tu as eu ta chaise et ton coussin attitrés juste devant mon appartement, à côté de la porte d’entrée. Une chatte noire et blanche, celle-ci appartenant à quelqu’un, est souvent venue te tenir compagnie et manger les croquettes qui t’étaient normalement réservées.

Je vais rentrer en France dans quelques mois, il faut que je trouve quelqu’un pour t’adopter. Je m’occupe des soins vétérinaires et trouve quelqu’un qui te récupère. Je t’amène chez lui, tu as peur et tu vas te cacher. Je rentre chez moi, et je suis effondrée. Peu de jours plus tard, le garçon qui devait t’adopter te ramène à moi. Dès qu’il ouvre la cage, tu sors la queue toute droite en antenne, ravi de retrouver ces lieux. Le destin (ou peut-être tout simplement toi) depuis le début avait compris que nous devions vivre ensemble. Je suis malgré tout chamboulée car je dois faire beaucoup de démarches pour te ramener en France et je suis trop en retard. Je crains de devoir te laisser là avant de revenir te chercher. Fort heureusement, au détour d’une conversation, une personne qui a les bons contacts m’aide dans ces démarches et je réussis à obtenir tous les papiers nécessaires pour permettre ton expatriation. C’est parti, mon gros nounours, on s’envole pour Paris ! Depuis on ne se quitte plus, tu es une douce présence à ma vie et un cadeau du ciel. Je te suis reconnaissante de m’avoir suivie et de m’avoir adoptée en premier. Tu me rends très heureuse. On fait plein de câlins ensemble. Tu es mon Brutus, et je t’aime à travers mes bisous.

Cadeau du ciel
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